A.A.B.D

6 août 2007

Commençons d'abord par le commencement.

Voilà je m'appelle Sophie G., j'ai 18 ans et j'en parait 15, je mesure 1.65m, brune, curly addict, maniaque du jeux vidéos, et si je suis ici c'est que... voilà :

Je suis un aimant à boulet.

Tout a commencé très jeune, en ce temps où je n'étais qu'une innocente collégienne de 12 ans, vagabondant avec allegresse dans la cours toute de graviers et pelouse de l'école privé Champfleury. Grandes exclues de notre état, mon amie Céline et moi même projettions à l'époque de fonder une "communauté des rejettés". Car il faut le dire nos relations sociales étaient au plus bas et nous comptions sur une alliance inter-boulets pour s'élever dans la hierarchie champfleurienne. Naives que nous étions.

Nous dûmes nous rendre très vite à l'évidence : Les (autres) rejettés, loin de carresser l'envie de former une association, se complaisaient dans leur situation, sans autres ambitions que de finir la journée sans encombrement, en evitant à tout prix les confrontations avec les personnages plus populaires. Essouflée par cet échec cuisant, nous finimes par renoncer a cette folie, et nous laissames aller a notre simple condition.

Par la force des choses, nous tissames alors des liens d'amitié peu sincère avec d'autre rejettés du même sexe, que nous nous plaisions à traiter comme un chewing gum collés a nos chaussures. Contre toute attente, ces derniers ne nous en tenaient meme pas rigueur et restait accroché a nos vieilles baskets Decathlon avec toute l’energie de la boulétitude.

C'est alors que nous réalisames ce qui nous distinguait de loin de ce troupeaux de brebies galeuses que constituaient les autres rejettés : Nous, nous étions cruellement lucides. Et c’est là toute la différence entre le simple « rejetté » et le véritable « boulet ».

[Developpons]

En effet, le vrai boulet, tout échellon confondu, n'est (bien heureusement) pas conscient de sa propre condition. Le rejet des autres lui est étranger, et un échec cuisant ou l'essui d'un refus ne sera jamais l'occasion pour lui de se remettre en question. Le boulet est avant tout un naîf. Pas ignorant non. Car boulet ne rime pas (nécessairement) avec idiot. Le boulet peut etre savant. Nous lui souhaitons meme, car le savoir peut etre un paliatif pour progresser un jour dans l'échelle sociale. (un boulet idiot ne peut lui, pas esperer grand-chose).
La lucidité lui faisant défaut, il ne peut jamais songer à s'améliorer ou ne serait-ce que tenir compte des remarques des autres. L'agressivité le laisse indifférent, si bien que ce que vous considereriez habituellement comme un motif definitif de rupture passera pour lui, immédiatement à la trappe en l'espace de quelques heures.

A ce compte là, il est plus aisé de comprendre le deuxieme trait du boulet : Le boulet est comme un boomerang. Il revient sans cesse à son proprietaire. Lorsqu'un boulet s'attache a vous, n'esperez même pas vous en débarrasser, c'est tout bonnement impossible. La fidélité du boulet n'a effectivement aucun égal dans les autres catégorie humaine (même l'amoureux peut etre tenté par un tier. L'ami boulet jamais.). L’insulter, l’humilier (en public ou non), le fuir ne servirait pas a grand-chose. Vous y perdriez peut etre toute vos forces, mais surement pas votre boulet.

Le boulet agit parfois comme un miroir déformant. Etant donné l’admiration sans faille qu’il vous porte, il arrive qu’il finisse par s’approprier votre image. Il mime alors vos gestes, reprends vos expressions, racontent vos anecdotes aux autres comme s’il les avaient vécu. En fait, le boulet n’a guere de personnalité, et se calque sur un modèle idéal, (qui peut être vous) en esperant peut être secretement, devenir vous. Quoi qu’il faudrait pour cela qu’il en ait conscience. Cette question restera en fait en suspend, car je ne connais pas le raisonnement psychologique du boulet.

...

Si on s’arretait là, le boulet passerait exclusivement comme quelqu’un de gentillet, sympathique, attachant, meme si agacant. « Brave », comme on dit chez nous. Il n’en est rien. Ce n’est pas parce que le boulet est lourd qu’il est gentil. Bien au contraire. Le boulet a bien souvent un Ego surdimensionné (par rapport a ce qu’il est). Il parle de lui, et se croit meilleur que vous, même ! Il se moque, croit que sa répartie est plus fine que la votre. Pour lui, il est un vainqueur. Pour les autres, il est une véritable tête à claques.

Si je me sens obligé ce soir, de déballer les caractéristiques du boulet de première catégorie, c’est que mon amie Maca et moi-même subissons chacune de notre coté, les pressions de nombre de boulet. Hier soir, j’ai atteind mes limites a ce sujet, et j’ai eu besoin de vous faire part de mon désarroi.

Parce que là j'ai envire d'dire ...